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Interview de Benjamin Dehant pour le livre 'L'IA au service du marketing'

En achetant le livre 'L'IA au service du marketing', vous aurez accès à des ressources complémentaires (interviews et prompts). Voici l'interview de Benjamin Dehant ....

Dans votre quotidien créatif, comment intégrez-vous ChatGPT pour l’écriture de vos articles ?

Benjamin Dehant : ChatGPT est devenu une extension de mon processus créatif, une véritable force de brainstorming. Lorsque je me trouve à une intersection d'idées, il m'offre des avenues nouvelles et inattendues à explorer. Loin d'être un simple outil de rédaction, il est pour moi un co-créateur dynamique, souvent en étant la voix qui pousse ma pensée vers des territoires non explorés. Certains de mes articles portent sa signature invisible, et j'ai également expérimenté avec lui des designs sprints fictifs qui ont rencontré un écho favorable sur Medium. En somme, c'est cette synergie entre mon intuition humaine et l'intelligence de ChatGPT qui fait naître des contenus authentiquement originaux.

Est-il impératif de maîtriser un domaine pour rédiger un article pertinent avec ChatGPT ?

Benjamin Dehant : Maîtriser un domaine vous offre un avantage incontestable. Lorsque vous possédez cette expertise, vous pouvez vous aventurer profondément dans le sujet, mettant en lumière des perspectives rares et nuancées. Sans cette connaissance approfondie, on risque de rester en surface. Même si l'information est correcte et très bien écrite, elle peut manquer de la finesse et de la profondeur qui captivent véritablement le lecteur. La connaissance est cumulative : plus on en sait, plus on peut découvrir, et c'est dans cette accumulation que réside la véritable pertinence et l'intérêt d'un contenu.

Comment ressentez-vous l'influence de l'IA sur l'évolution de votre travail, notamment en ce qui concerne le sourcing et la création de visuels ? 

Benjamin Dehant : L'émergence de l'IA a profondément transformé ma manière de travailler. Auparavant, je débutais souvent par des bases de données ou des banques d'images, adaptant ces ressources existantes à mes besoins créatifs. Mais aujourd'hui, l'IA me donne la capacité de ne plus être limité par le préexistant. Je peux à présent créer des visuels sur mesure qui correspondent exactement à ma vision. Pour ce qui est de la recherche, je ne me repose plus exclusivement sur Google. L'intelligence artificielle offre une méthode de recherche plus intuitive, que cela soit par la voix ou par écrit. Et ce n'est pas tout. Elle est devenue un pilier essentiel dans des étapes comme le brainstorming et le "mood boarding", des processus qui, autrefois, absorbaient une grande partie de mon temps, notamment via des outils comme Pinterest. Grâce à l'intégration des outils basés sur l'IA, ces étapes sont aujourd'hui bien plus fluides, facilitant une collaboration en équipe plus dynamique. En outre, l'IA n'a pas simplement optimisé mon travail, elle a aussi élargi mes horizons professionnels. Au-delà de mes services traditionnels en design et en facilitation, on me sollicite désormais pour des formations sur l'IA et pour développer des contenus pédagogiques avant-gardistes. Ce qui est fascinant, c'est que nombre de ces nouvelles possibilités sont des conséquences inattendues et indirectes de mon immersion dans l'IA.

D'un point de vue légal, comment gérez-vous ces questions liées à l'IA, notamment en ce qui concerne la propriété des visuels qu'elle génère ?

Benjamin Dehant : C'est un terrain sur lequel je marche avec prudence. La législation actuelle n'est pas encore parfaitement claire quant à la propriété des œuvres créées par l'IA. En général, je m'assure toujours que les visuels générés par l'IA ne violent pas les droits d'auteur existants. De plus, lorsque j'utilise des images générées par IA, je mentionne toujours leur origine et je m'abstiens d'en tirer un profit commercial sans avoir préalablement consulté des experts légaux. C'est un domaine en constante évolution et il faut rester informé pour naviguer correctement dans ces eaux juridiques.

Avec l'IA, vous considérez-vous comme plus créatif ?

Benjamin Dehant : L'IA a ouvert en moi une créativité qui semblait dormir. C'est moins une question de créativité accrue qu'une capacité à matérialiser mes idées de manière plus efficace. Des concepts, autrefois confinés dans mes pensées comme des "peut-être un jour", ou encore "Peut-être que je n'y arriverai pas, ça prendra trop de temps", prennent forme beaucoup plus rapidement avec des outils tels que ChatGPT et Midjourney.

Je m'abstenais souvent, ne proposant même pas certaines idées audacieuses à mes clients par peur de l'échec ou des contraintes techniques. Mais l'IA a changé ma perspective. Elle m'a insufflé le courage de dire, "Pourquoi ne pas essayer?" Elle a réveillé une volonté en moi de repousser mes propres limites et d'élargir le champ des possibles.
Et cela va plus loin. Je me suis mis à coder, parti de zéro. Plus j'apprends, plus je réalise que ma courbe d'apprentissage est exponentielle grâce à l'IA. Je saute des niveaux de compétence comme jamais auparavant. L'impact sur ma motivation est incalculable.

C'est assez libérateur. J'ai l'impression d'avoir mis à jour des idées qui n'étaient que des notes jetées ici et là. Et bien que la conception 3D ne soit pas ma spécialité, l'IA me donne les moyens de réaliser des éléments en 3D pour mes projets. C'est une nouvelle compétence, acquise presque du jour au lendemain. Alors, suis-je plus créatif ? Peut-être pas. Mais grâce à l'IA, je me sens plus apte, plus audacieux et plus complet dans mon métier.

Récemment, un artiste a fait ses premiers pas avec l'IA en utilisant Midjourney pour réaliser une œuvre. Bien que son travail ait d'abord été salué, la révélation de l'origine algorithmique de sa création a entraîné un certain scepticisme. Comment interprétez-vous cette dualité dans la perception des créations visuels engendrées par l'IA ?

Benjamin Dehant : La découverte des racines numériques d'une création semble ébranler l'appréciation des spectateurs, comme s'ils ressentaient une trahison inattendue. Pour illustrer ce phénomène, j'ai moi-même conçu un livre de coloriage pour Halloween via Midjourney, qui n'a malheureusement pas rencontré le succès escompté, sans doute à cause de cette stigmatisation. Les œuvres visuelles, portant l'empreinte tangible de l'artiste, intensifient sans doute ce sentiment. Alors qu'avec le code, l'origine semble moins préoccupante. Est-ce une affinité particulière avec les artistes visuels ou une quête d'authenticité intrinsèque à l'art fait main ? Peut-être que nous traversons simplement une phase initiale de rejet avant une acceptation plus généralisée.

Plusieurs créatifs m'ont confié éprouver des difficultés lorsqu'ils collaborent avec l'IA. Ils ont une vision claire, mais la concrétisation leur échappe. Avez-vous déjà ressenti cela ?

Benjamin Dehant : Collaborer avec l'IA est une danse subtile, oscillant entre notre intention et les surprises qu'elle nous réserve. Pour ma part, je n'ai jamais rencontré d'impasse. Parfois, c'est en sondant les offres de l'IA que ma vision se précise. Si l'intention est nette, l'IA se révèle être un outil d'une précision chirurgicale. Mais un flou dans notre idée initiale peut également mener à des découvertes inspirantes.


Le monde du design est si riche qu'il arrive que certains styles nous échappent. Qui n'a jamais admiré une œuvre sans pouvoir mettre un nom sur son style ? Avec les bons codes, l'IA devient alors une alliée inestimable.


Et l'innovation continue. L'introduction de la capacité à soumettre des images à l'IA marque le début d'une fusion inédite entre technologie et créativité.

Quel serait votre conseil pour bien exploiter le potentiel de l'IA ?

Benjamin Dehant : Mon expérience m'a enseigné que la clé réside dans la minutie de notre communication. Lorsqu'on dialogue avec l'IA, il est essentiel de transmettre des informations à la fois complètes et limpides. Imaginez une conversation avec un collègue : omettre un élément essentiel, en supposant qu'il est déjà au courant, peut mener à des quiproquos.


Avec l'IA, la réussite est souvent tributaire de notre habileté à préciser nos attentes avec une méticulosité exemplaire. Chaque écart ou surprise que j'ai rencontré avec l'IA découlait généralement d'un flou dans ma consigne de départ. Mon conseil serait donc : veillez à la précision et au détail dans vos interactions. Quant aux outils générateurs d’images, s'ils peuvent sembler intuitifs et simples à manier au premier coup d'œil, il s'agit là d'une illusion.


Produire une image demande une solide compétence technique couplée à une sensibilité graphique afin d'y insuffler profondeur et cohérence. Je compare souvent cela à la maîtrise d'un instrument de musique : tout le monde peut produire un son en touchant une touche de piano, mais il faut des années de pratique et d'entraînement pour jouer une mélodie qui résonne vraiment. À cet égard, pensez à Joey Alexander, ce jeune prodige du jazz qui a surpris le monde avec ses compétences pianistiques dès l'âge de 11 ans. Joey a appris le jazz de manière autodidacte, uniquement en écoutant les albums de ses parents. Sa capacité à exceller sans formation formelle est une inspiration, un peu comme les progrès récents dans l'auto-formation à l'IA. Tout comme Joey, l'IA montre que, dotée des bonnes ressources et d'une véritable motivation, elle peut réaliser des merveilles, même sans apprentissage.

Comment voyez-vous l'impact à long terme de l'IA sur votre profession ?

Benjamin Dehant : Je vois l'IA comme un catalyseur qui redéfinit la dynamique de nombreux métiers. Les professionnels d'élite auront l'opportunité d'entraîner des modèles sur leur propre style et compétences, amplifiant leur efficacité. Simultanément, les novices pourront gravir les échelons vers un niveau professionnel en un laps de temps considérablement réduit grâce à l'IA. Toutefois, il y a un segment significatif de professionnels qui pourrait se retrouver à la traîne s'ils ne parviennent pas à embrasser ces technologies ou à se distinguer d'une manière unique. Cette concentration des ressources autour des élites est une tendance déjà perceptible dans de nombreux domaines.


Je tiens également à ajouter une observation qui m'a particulièrement frappé. Bien que l'IA se prépare à bouleverser de nombreux secteurs, son adoption est encore hésitante dans des domaines tels que le design industriel. Lors d'une expérimentation récente avec des scooters électriques de marques emblématiques, j'ai été intrigué par les réactions. En cherchant des éclaircissements auprès des designers industriels, il est devenu évident que pour eux, l'IA, même avancée, n'a pas encore maîtrisé certaines lois fondamentales de la physique, des nuances qui sont cruciales pour leur travail. Si l'IA peut actuellement offrir des moodboards inspirants, elle n'a pas véritablement révolutionné leur pratique quotidienne. Je vois une trajectoire similaire pour les architectes. Cependant, mon optimisme demeure.

Dans une décennie, peut-être moins, j'anticipe que des outils comme ChatGPT pourront générer des modèles 3D sophistiqués, respectant toutes ces nuances. Et lorsque nous fusionnerons cela avec les prouesses des imprimantes 3D, les possibilités seront véritablement sans limites.

Dernière mise à jour : 6 septembre 2024

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