Qu'est-ce que le marketing ?
Décryptage du marketing : rôles, illusions et métiers sous différents angles
Ah, le marketing ! Ce mot revient sans cesse, que ce soit dans les discussions professionnelles ou même dans des échanges plus personnels. Et malgré des années à évoluer dans ce domaine, il continue parfois de me dérouter… et à m’irriter les neurones.
Mais au fond, qu’est-ce que le marketing ? Que faisons-nous réellement ? À quoi servons-nous ? Pose-t-on cette question à un médecin, un architecte ou un comptable ? Évidemment non. Mais nous, marketeurs, sommes toujours sur la sellette, condamnés à expliquer notre métier.
Alors, prêtons-nous, pour la énième fois, à ce jeu. Tentons d’explorer ce qu’est le marketing à travers différentes postures et humeurs : sérieuse, ironique, humoristique, vulgarisatrice et professionnelle.
Le marketing, c’est du sérieux : La science stratégique de la création de valeur
Le marketing, tel qu’on le pratique aujourd’hui, a pris son envol avec les grandes théories du XXᵉ siècle. Et parmi les figures incontournables, on trouve Philip Kotler, souvent surnommé « le père du marketing moderne ». Mais oublions les titres pompeux : son idée forte, c’était de dire que le marketing, c’est d’abord comprendre les gens, pas juste leur vendre des choses.
Comprendre quoi ? Leurs besoins, leurs envies, leurs freins. Et pour y répondre ? On dégaine des outils : segmentation des marchés, ciblage précis, positionnement stratégique. Sans oublier la célèbre formule magique des 4P : produit, prix, distribution, communication. Mais derrière tout ça, il y a un seul objectif : créer de la valeur. Pour les clients, bien sûr, mais aussi pour les entreprises.
Et si ça vous semble encore un peu abstrait, prenez l’exemple d’un produit qui se lance. Avant même de parler publicité, le marketing est déjà à l’œuvre. Il analyse : qui pourrait être intéressé ? Pourquoi ? Quel prix serait juste ? Quelle promesse fera mouche ? Une fois le produit sur le marché, on ne lâche rien : tout est mesuré, ajusté, optimisé. Parce que dans ce métier, l’improvisation, c’est bon pour les brainstormings… pas pour les stratégies.
Avec le numérique, le marketing a changé de visage, mais pas de mission. Aujourd’hui, on parle big data, intelligence artificielle, et campagnes ultra-personnalisées. On suit les clics, on anticipe les comportements, on ajuste en temps réel. Ce qui ressemblait à de la science-fiction il y a dix ans est devenu notre quotidien.
« L'objectif du marketing est de connaître et comprendre le client si bien que le produit ou le service lui convient et se vend de lui-même. »
Peter Drucker
Le marketing, c’est donc ça : comprendre, prévoir, agir. Et si ça semble un peu trop sérieux… eh bien, c’est parce que ça l’est.
✍️ Les grands modèles du marketing : 4P, 4E, 7P, 4C ...
Les marketeurs adorent les modèles simples, comme des mantras à réciter en réunion. Mais derrière chaque lettre, il y a une galaxie de stratégies. Et tout commence avec les 4P, les fondations incontournables du marketing moderne :
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Produit (Product) : Ce que vous vendez. Une voiture ? Une app ? Une idée ? Peu importe, tant qu’elle répond aux attentes.
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Prix (Price) : Ce que ça coûte... ou ce que le client est prêt à payer. Deux notions très différentes.
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Distribution (Place) : Comment ça arrive jusqu’à lui. Aujourd’hui, avec Amazon, Uber, ou un QR code sur un food truck, le "où" peut tout changer.
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Communication (Promotion) : Faire connaître, mais surtout faire désirer.
Si ce modèle était une recette de grand-mère (efficace mais old-school), les "top chefs" du marketing l’ont revisité pour répondre aux évolutions du marché. Résultat ? De nouvelles lettres et des perspectives inédites :
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7P : Quand on parle services, il faut y ajouter des Personnes, des Processus, et des Preuves physiques.
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4C : Robert Lauterborn casse la logique produit pour se recentrer sur le client : Besoins, Coût, Commodité, Communication.
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4E : L’ère digitale a tout changé. Désormais, on vend des Expériences, on est présent Everyplace, on crée de la valeur via un Échange, et surtout, on bâtit de l’Engagement.
Et pourquoi tout ça ? Parce que, comme le disaient Al Ries et Jack Trout :
« La bataille du marketing se livre au niveau des perceptions, et non des produits. »
Aujourd’hui, ces perceptions ne s’arrêtent plus à l’objet. Elles englobent des valeurs, des expériences, et parfois même des causes. Le produit seul ne suffit plus : il faut raconter une histoire, créer une connexion et répondre à des aspirations plus grandes.
Le marketing, c'est vraiment sérieux : L'art de vendre du rêve emballé dans du vide
Le marketeur, c’est un vendeur… mais en costume trois-pièces et avec un discours qui sent bon le storytelling. Sa mission ? Vous convaincre que son produit est unique, indispensable, révolutionnaire, et—attention, magie !—que vous en avez besoin maintenant. Oui, maintenant, pas demain, sinon l’offre risque de disparaître à jamais (chut : elle reviendra dans une semaine, avec 10 % de réduction en plus).
C’est un charmeur né, le marketeur. Toujours à l’aise en réunion, son habitat naturel, où il jongle entre métaphores bien senties et slides PowerPoint calibrés au pixel près. Il ne dépense pas : il investit dans l’avenir. Son avenir, celui de l’entreprise, et, soyons francs, celui des agences de com qui facture par tranche de 10k€ ces fameuses « campagnes virales ». Bref, il est le ROI de la formule choc.
Et puis il y a l’art, celui de vous faire désirer ce que vous n’avez jamais voulu. Transformer une bouteille d’eau en potion magique digne de Merlin l’Enchanteur, un téléphone en Graal technologique, et une paire de baskets en déclaration d’amour à vous-même. C’est tout simple : on crée des besoins artificiels, on joue sur vos insécurités, on flatte votre ego. Tout n’est qu’une question de perception, et dans ce domaine, le marketeur est un illusionniste hors pair.
Vous pensez que j’exagère ? Parlez-moi des « soldes exceptionnelles » (tous les mardis), des « nouvelles formules » (inchangées depuis Hollande), et des slogans vides mais poétiques : « Parce que vous le valez bien », « Impossible is nothing ». C’est ça, le marketing : un théâtre d’ombres, où le consommateur est le pion et nous, les stratèges derrière le rideau.
«Faire de la publicité, c'est agiter un bâton dans l'auge à cochons. »
George Orwell
Et pourtant, vous revenez à chaque fois. Parce qu’au fond, même si le bâton fait du bruit, le seau finit toujours par briller un peu.
Marketing : le charabia des pros qui impressionne tout le monde (ou presque)
Bienvenue dans le monde merveilleux du marketing où, pour paraître sérieux, il faut parler une langue que même Google Translate a du mal à décoder. Le marketeur ne « parle » pas ; il synergise. Il ne dit pas « on a un problème » mais « il faut pivoter sur notre stratégie ». Et surtout, il n’a jamais de « clients » : il a des « personas » qu’il faut « embarquer dans une expérience immersive ».
Une réunion type ? Prenez des notes, mais surtout respirez bien. Vous entendrez sans doute :
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« Notre stratégie doit drivé du lead nurturing pour booster le ROI. »
Traduction : « Essayons d’arrêter de perdre nos prospects en route. » -
« On va optimiser l’UX sur nos assets digitaux avec des CTA engageants. »
Traduction : « Faites des boutons cliquables plus gros sur le site. »
Mais attention, ce jargon n’est pas là pour rien. Il crée un effet « wow » en réunion. D’ailleurs, qui osera dire qu’il n’a pas compris ? Personne, évidemment. Parce que le marketeur sait que parler « français business » suffit à impressionner tout le monde, y compris son boss, qui hoche la tête d’un air complice.
Et puis, il y a les anglicismes. Ah, les anglicismes ! Une simple « publicité » devient une campaign, un « résultat » devient un insight, et une « augmentation des ventes » devient une growth strategy. Plus c’est flou, plus ça fait pro.
Le clou du spectacle ? Les acronymes. CPC, CRM, SEO, ROI, KPI… Le marketeur est un alchimiste qui transforme une soupe de lettres en outil de persuasion. Le plus drôle ? Tout le monde acquiesce, mais seuls trois participants savent vraiment de quoi il s’agit (et encore, ils vérifient discrètement sur leur smartphone).
Alors oui, derrière tout ce charabia se cache une vérité : le marketing, c’est une guerre pour capter votre attention. Et dans un monde où cette attention est devenue plus précieuse que l’or, tous les coups sont permis. Y compris le jargon.
Parce qu’au fond, comme disait Shakespeare (ou peut-être un marketeur avec son ami ChatGPT) :
« All the world’s a stage, et nous, marketeurs, sommes les maîtres des buzzwords. »
🎭 Les mille visages (métiers) du marketing
Évidemment, inutile de s’embourber dans les détails techniques. Mais soyons clairs : derrière ce simple mot, "marketing", se cache une véritable ruche où chaque métier apporte sa pierre à l’édifice. Voici un tour d’horizon rapide pour les curieux :
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Chargé/Chargée d'études marketing : L’explorateur des comportements clients. Il décortique les attentes pour ajuster les messages.
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Chargé/Chargée d'études média : Le radar de l’audience. Son job ? Optimiser la diffusion des campagnes sur les canaux les plus performants.
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Chef/Cheffe de produit marketing : Le couteau suisse du produit. Il supervise tout : positionnement, message, et lien entre équipes créatives et commerciales.
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Chef/Cheffe de publicité : Le chef d’orchestre des campagnes. Il pilote leur conception et leur diffusion avec des agences et équipes dédiées.
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Concepteur rédacteur/Conceptrice-rédactrice : L’artiste des mots. Slogans percutants, textes engageants : c’est son domaine.
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Consultant/Consultante web analytique : Le gourou des datas. Il mesure l’impact des contenus numériques et ajuste les campagnes pour maximiser les résultats.
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Data manager : Le grand ordonnateur des chiffres. Il structure et exploite les données pour personnaliser les messages comme jamais.
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Directeur/Directrice artistique : Le créateur de l’esthétique. Il imagine les visuels, les ambiances, et choisit même les typos !
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Designer graphique : Celui qui transforme une idée en visuel. Publicité, réseaux sociaux, supports numériques… tout passe entre ses mains.
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Illustrateur/Illustratrice : La touche artistique : dessins, animations ou visuels originaux, il/elle rend le contenu unique.
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Influenceur/Influenceuse : Le chouchou des réseaux. Il prête sa voix et son image aux marques pour engager ses communautés.
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Maquettiste : Celui qui agence textes et visuels pour un rendu parfait, qu’il s’agisse de brochures ou de pubs digitales.
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Responsable de la promotion des ventes : Le boosteur de résultats : offres spéciales, partenariats, concours… il dope les ventes avec créativité.
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Traffic manager : Le stratège des clics. Il s’assure que les campagnes touchent leur cible et attirent du trafic là où il faut.
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Webdesigner : L’architecte numérique. Il conçoit des interfaces web aussi ergonomiques qu’attrayantes.
Et la liste pourrait encore s’allonger. Car dans les petites entreprises, chacun porte plusieurs casquettes ; tandis que dans les grands groupes, ces rôles se spécialisent encore plus, avec des compétences qui évoluent au rythme des innovations.
Le marketing pour les nuls : Et si on expliquait ça à un enfant ?
Toi, tu veux lancer ta marque de bonbons à la fraise dans la cour de récré. Mais attention, pas n’importe quels bonbons. Ils s’appellent Fraisitoo, et ce sont les bonbons qui font grandir. Pour que ça marche, il te faut une bonne méthode. Prêt ?
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1. Une histoire qui donne envie
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Dans le marketing, tout commence par une histoire. Alors tu inventes celle de Fraisitoo. Ces bonbons viennent d’un champ de fraises magique où les fruits poussent au rythme de la musique (évidemment, une musique qui plaît aux enfants). Et pour rendre le tout encore plus fun, tu crées FraisiBot, une mascotte en forme de fraise avec des lunettes de soleil. Il devient ton ambassadeur officiel. Tout le monde va l’adorer.
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2. Un logo pour que tout le monde reconnaisse Fraisitoo
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Avec tes feutres, tu dessines une fraise rouge souriante, avec des baskets et une casquette. C’est simple, mais efficace. Tu mets le logo sur chaque bonbon. Comme ça, même ceux qui n’aiment pas trop les bonbons se rappelleront de Fraisitoo.
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3. Savoir à qui tu t’adresses
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Les adultes ? Non, laisse ça à Haribo. Toi, tu veux parler aux enfants qui aiment la fraise plus que tout. C’est ta cible : ceux qui rêvent d’avoir les mains pleines de sucreries rouges et sucrées. Tu ne perds pas ton temps à essayer de vendre tes bonbons aux copains fans de réglisse.
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4. Le bon message au bon endroit
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Quand tu veux dire à tout le monde que Fraisitoo est en vente, tu réfléchis : où sont les enfants ? À la récré, bien sûr. Alors tu parles directement à tes copains en leur disant : « Fraisitoo, c’est la fraise qui donne le sourire ! » Simple et efficace. Et pour Lisa, la star de la classe, tu ajoutes un sachet collector avec une petite note : « Pour toi, parce que tu es unique ! ».
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5. Une petite récompense pour fidéliser -
Tu ajoutes un petit cadeau dans les sachets : un tatouage temporaire avec FraisiBot ou une carte à collectionner. Avec ça, les enfants reviendront te voir pour compléter leur collection… et reprendre des bonbons.
Mais attention ! Si tes bonbons sont décevants (trop mous, ou avec un goût chimique), tes copains iront voir ailleurs. Et ce sera fini pour Fraisitoo. Parce que le marketing, ce n’est pas juste promettre des choses incroyables, c’est d’essayer de tenir ses promesses.
« Pour être irremplaçable, il faut être différent. »
Coco Chanel
Et toi, avec Fraisitoo, tu l’es.
Les marketing professionnel : Le pilier indispensable de l’entreprise
En entreprise, le marketing, ce n’est pas juste faire briller une campagne ou séduire un client. C’est la colonne vertébrale. Le pont entre la R&D, les ventes, la production, le service client, et même les RH. Sans marketing : pas de direction claire, pas de stratégie alignée, et surtout… pas de clients.
Son rôle ? Observer, comprendre, prévoir. Analyser les marchés, anticiper les tendances, élaborer des stratégies. Le marketeur est un gestionnaire de projet qui pilote un lancement produit de l’idée jusqu’aux rayons. Un analyste qui décode les chiffres. Un stratège qui pose les plans. Parfois même un psychologue, à l’écoute des comportements d’achat et des dynamiques internes.
Mais attention : il n’y a pas un marketing, il y en a plusieurs. Opérationnel, stratégique, digital, de contenu, d’influence, produit… Tous différents, mais tous alignés sur un même objectif : créer de la valeur.
Prenons un exemple. Vous voulez lancer un produit ? Le marketing entre en scène avant tout le monde. Il détecte les tendances, analyse le marché, et affine le positionnement : prix, cible, message. Ensuite, il travaille main dans la main avec les commerciaux pour garantir que ce produit colle aux attentes des clients. Et une fois en magasin, il ne s’arrête pas là : on mesure, on ajuste, on optimise. Car en marketing, tout doit se chiffrer : notoriété, parts de marché, fidélisation.
Avec la digitalisation, ce rôle a pris encore plus d’ampleur. Le big data éclaire chaque décision. L’intelligence artificielle personnalise chaque interaction. Et les campagnes automatisées transforment chaque clic en opportunité. Mais au-delà des outils, c’est toujours le marketeur qui donne une vision, une cohérence, et surtout… une âme.
Le marketing, c’est aussi le médiateur. RH ? Il aide à construire une marque employeur forte. Finance ? Il justifie chaque euro dépensé en campagnes. Bref, c’est un moteur indispensable, bien plus qu’un simple département.
« Le marketing doit être compris par tous les employés, pas seulement par le département marketing. »
Philip Kotler
Sans marketing, une entreprise ne survit pas. Avec lui ? Elle se distingue, s’adapte et avance.
Conclusion : Le marketing, pour quoi faire ?
Alors, qu’est-ce que le marketing ? Une science stratégique, un art de l’illusion, une comédie bien ficelée, un outil pédagogique ou une fonction professionnelle essentielle ? La vérité, c’est qu’il est tout cela à la fois.
Le marketing est une discipline aux mille visages. Toujours en mouvement, toujours en première ligne des révolutions, toujours en quête d’équilibre entre le besoin de vendre et celui de comprendre. Il s’adapte, se réinvente, surprend. Il est le miroir de notre société, de ses aspirations, de ses paradoxes, de ses excès.
Certains marketeurs prennent le parti de l’éthique, portés par une vision écologique ou des valeurs fortes. D’autres, moins scrupuleux, maîtrisent l’art du « nudge », flirtant avec la frontière entre persuasion et manipulation pour guider sans brusquer. Et avec l’essor de l’intelligence artificielle, un tout nouveau terrain de jeu s’est ouvert : celui du hacking créatif, où l’on détourne outils et règles pour repousser les limites… ou maximiser les profits.
Mais au-delà des outils et des techniques, une grande question demeure : à quoi joue-t-on, exactement ?
« Le marketing est en pleine crise existentielle. Avec l’IA qui s’invite partout, c’est peut-être enfin le moment de se demander pourquoi on fait tout ça… avant de chercher comment le faire encore plus vite pour toujours plus de profit. » Centaure du marketing et de l'IA
Et si ce « pourquoi » reste flou, alors continuez d’explorer, d’interroger, d’apprendre. Car le marketing, ce n’est pas une simple discipline, ni une fonction. C’est une quête sans fin pour mieux comprendre et, parfois, mieux servir les autres.
🎯 Envie d’aller plus loin ?
Dernière mise à jour : 29 novembre 2024