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Le premier détecteur de sites IA est arrivé (et vous allez être surpris !)

Le premier détecteur de sites IA est arrivé (et vous allez être surpris !)

Par SylvAIn Montmory – Créé le 24 mars 2025 – Temps de lecture par une IH : 7 min

Internet ressemble de plus en plus à une immense décharge numérique. En cause ? L’explosion des sites entièrement générés par intelligence artificielle, ces fameux GenAI qui ont envahi le paysage français avec une rapidité effrayante. En quelques mois à peine, leur nombre est passé d'une poignée discrète à près de 3 000 aujourd’hui.


Heureusement, des médias indépendants réagissent. Next.ink, le tout premier détecteur de ces faux médias automatisés avec les IA. Et croyez-moi, ce que vous allez découvrir dépasse l’entendement.

Des médias IA zombies plus vrais que mort 

Cette vaste opération de nettoyage numérique menée par Next.ink, en partenariat avec CheckNews (Libération) et les spécialistes du fact-checking de Wikipédia, révèle une situation absurde : des milliers de sites pilotés par des IA publient chaque jour des articles sans aucun contrôle humain.
Des contenus générés à la chaîne, comme dans une usine sans ouvrier ni vérification, créant une pollution médiatique digne d'un roman dystopique — sauf que ce n’est pas de la fiction, c’est votre flux Google Actu, sur ce précieux rectangle de silicium que vous caressez des centaines de fois par jour.


Ces plateformes fantômes ressemblent trait pour trait à de vrais médias : rubriques actualités, titres sensationnalistes, signatures fictives, et même images entièrement générées par IA.


Mais derrière cette façade bien lissée, c’est le vide intersidéral : traductions approximatives, contenus plagiés en masse, recyclés jusqu’à la nausée, bourrés d’erreurs grossières ou d’inexactitudes à faire rougir un stagiaire de première année. Le tout, évidemment, sans la moindre supervision éditoriale.


Le cas de news.dayfr.com dépasse tout ce qu'on pouvait imaginer en matière de cynisme éditorial : jusqu’à 6 000 articles plagiés par jour. Et pas du plagiat discret, non. Certains de ces papiers dénoncent même... le plagiat. On atteint ici un sommet inédit d'arrogance algorithmique – ou le meilleur de la bêtise humaine, au choix.

Exemples de sites détectés 100% IA : sciencepost.fr, newsofmarseille.com, mobeez.fr, nuitfrance.fr, gre-mag.fr, mnei.fr, carredinfo.fr, lesdechargeurs.fr ou adpc-77.fr, economiematin.fr.

Accès au livre L'IA au service du marketing

Enfin une solution pour détecter ces contenus 100 % IA 

Pour contrer ce tsunami sans précédent, Next.ink lance une solution radicale et simple d'utilisation : une extension gratuite pour Chrome et Firefox. Une alerte s'affiche dès que vous naviguez sur l’un de ces sites automatisés. Bonus : vous pouvez signaler vous-même les pires cas.
 


L’enjeu ? Redonner aux internautes un peu de pouvoir de discernement dans un océan d'imitations toxiques. Un outil pour ceux qui souhaitent savoir où ils mettent leur souris.

Mais pendant que des médias indépendants tentent de réparer ce que d'autres ont cassé, une question dérangeante demeure : et Google, dans tout ça ?

Google, spectateur (très) intéressé des contenus 100 % IA 

Ne nous y trompons pas : si demain Google décidait de déréférencer ces sites automatisés, une grande partie du problème serait résolue. Net. Propre. Sans effort.

Sauf que… rien. Google reste étrangement silencieux. Pas de sanctions, pas de filtre actif, pas même une prise de position claire.

Pourquoi ? Parce qu’à force de nourrir son propre moteur avec des contenus optimisés pour plaire à… son propre moteur, le géant californien a peut-être un peu trop d’intérêts en jeu pour vraiment s’attaquer au problème. On ne scie pas la branche algorithmique sur laquelle on est assis — même si elle est en train de pourrir.

Espérons simplement qu’ils ne sous-estiment pas la réaction humaine, celle qui finira par bouder ces contenus devenus sans intérêt.

La consanguinité numérique, nouveau mal du siècle 

Le pire ? Ces contenus générés deviennent la matière première d’autres IA. Qui les digèrent, les recrachent, les remixent dans une boucle sans fin.

Résultat : une consanguinité numérique de plus en plus dangereuse. Les IA s’auto-alimentent avec des contenus vides, biaisés ou tout simplement faux. Et comme 67 % des médias fiables sont désormais derrière des paywalls (cf. mon article sur le sujet), l'accès à une information de qualité devient un luxe algorithmique.

Rappelez-vous la dernière fois qu’on a nourri des vaches avec leurs congénères. Que s’est-il passé ? … Elles sont devenues complètement ... !

Article : mIAm, mIAm …Quand les IA se gavent d’elles-mêmes ou la consanguinité numérique 

Et la Charte de Munich, alors ? C’est pour les humains ou pour les IA ? 

Petit rappel pour celles et ceux qui l’auraient oubliée sur la bande passante : la Charte de déontologie de Munich — signée en 1971, bien avant l’apparition des prompts, des bots et des articles générés en 1,3 seconde chrono — définit les dix devoirs et cinq droits fondamentaux des journalistes. 

Parmi ces devoirs ?

  • Respecter la vérité, quelles qu’en soient les conséquences.

  • Rectifier toute erreur publiée.

  • Ne pas plagier.

  • Ne pas confondre journalisme et communication.

  • Publier uniquement des informations dont l’origine est connue.

  • Défendre la liberté d’informer, de commenter, de critiquer.

  • Refuser toute pression extérieure, y compris celle des annonceurs.

  • Respecter la vie privée.

  • Protéger ses sources.


Et ne jamais céder à la facilité du copier-coller intellectuel.
 

Bref, tout ce que les sites 100% IA piétinent joyeusement dès la première ligne.
 

Mais voilà : cette charte a été écrite pour des êtres humains. Pas pour des générateurs de texte sans conscience, sans éthique, sans responsabilité. Ces “médias” automatisés n’ont qu’une seule ligne éditoriale : produire vite, beaucoup, à moindre coût. Et tant pis si c’est faux, flou ou franchement absurde. Le clic, d’abord. La vérité… optionnelle.
 

Pendant ce temps, les vrais médias — ceux qui ont encore une rédaction, un code de déontologie et parfois même une vérification avant publication — tentent d’appliquer cette charte. Tant bien que mal. Dans un paysage où les tricheurs courent plus vite que les fact-checkers, et où les règles ne s’appliquent plus à tout le monde.
 

Le paradoxe ? Ceux qui respectent la Charte sont pénalisés par les algorithmes. Et ceux qui l’ignorent... gagnent des positions dans Google.

STOP aux sites 100% IA

Il est encore temps de résister aux contenus 100 % IA

« Les gens veulent manger de la merde ? Donnez en leur à la pelle plutôt que d essayer de buzzer et cherchant à bousiller le business de milliers de sites. » un pro du SEO

Installer l’extension Next.ink, c’est déjà un premier geste : savoir où l’on met les pieds (ou plutôt la souris), éviter de perdre son temps sur des sites bidons, et surtout, refuser de laisser le champ libre aux usines à clics automatisées.

C’est dire non à un web où le débat public est parasité par des contenus générés sans conscience, sans responsabilité, sans vérification.

Il est temps de sortir de notre confortable bocal en silicium, de relever la tête de nos feeds, et de regarder en face cette nouvelle forme de pollution informationnelle. Invisible, insidieuse, mais bien réelle.

J’ai moi-même, comme beaucoup, pris mes distances avec les médias traditionnels. Mais à force de passer mes journées à débunker, à recouper, à vérifier ce qui ne devrait même pas exister… j’y reviens. Lentement, sûrement.

Parce que je comprends mieux le prix d’une information fiable, vérifiée, incarnée. Une information produite par de vrais journalistes, avec de vraies sources, et une vraie éthique.

La vérité mérite mieux qu’un destin réduit à une bataille de clics entre IA.

🎯 Envie d’aller plus loin ?

Lien vers l'article :  mIAm, mIAm …Quand les IA se gavent d’elles-mêmes ou la consanguinité numérique
Lien vers l'article : Ne confiez pas aveuglément vos recherches à ChatGPT et Perplexity !
Lien vers l'article : Deepfakes et Fake News : Comment l'IA manipule l'information

Et si, pour l'iA, on gardait le I majuscule de l'Intelligence pour l'Intelligence Humaine ?

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